Nicolas Givran

Artiste au long cours | metteur en scène de la Cie Qu'avez vous fait de ma bonté ?

portrait de Nicolas  Givran
© Mickael Dalleau

Né en 1977 en banlieue Parisienne d’une mère Malgache et d’un père Réunionnais, Nicolas Givran décide une fois adulte, d’aller à la rencontre des cultures de ses parents. Et il prend en 1998, un aller simple pour l’île de La Réunion. Cette même année, il fait une rencontre non-préméditée avec une équipe artistique locale : Cyclones Production. La transposition de la langue créole et l’engagement citoyen de la compagnie ont fait écho à ses propres questionnements identitaires et idéologiques.
Après une formation de comédien au sein de la compagnie, il intègre la quasitotalité des créations de Cyclones, et ce pendant une quinzaine d’années. En 2009, il met en scène et interprète « Dis oui », un « théâtre-concert » avec le musicien Sami Pageaux (fils de Danyèl Waro) d’après un monologue de Daniel Keene. Fort de cette expérience pluridisciplinaire, il met en scène en 2012 un concert théâtralisé du groupe de musique Grèn sémé. Son orientation artistique, ne cesse depuis, d’intégrer cette croisée des disciplines et des registres, à l’image de sa collaboration avec la plasticienne Myriam Omar Awadi, avec qui il créé en 2014 une installation performative pour un.e spectateur.trice, intitulée « La Chambre (il va mourir le chien) ».
Dans cette même volonté d’une implication pluridisciplinaire, il intègre en 2012 le groupe de musique Tricodpo en tant que musicien-performeur. En 2015, répondant à une commande de TÉAT Réunion, il crée le spectacle « L’île », d’après la pièce « Tout le ciel au-dessus de la terre » d’Angélica Liddell. Particulièrement intéressé par la transmission et l’éducation artistique, il encadre dès 2000 des ateliers en milieu scolaire, puis par la suite, accompagne le cheminement artistique de compagnies amateurs, et plus récemment, dirige des stages pour les étudiants d’art dramatique du Conservatoire à Rayonnement Régional.
Fin 2018, le projet « Qu’avez-vous fait de ma bonté ? » dont la distribution est en grande partie composée d’anciens élèves théâtre du conservatoire, avec lesquels Nicolas a mené un workshop sur une année entière autour de l’oeuvre d’Angélica Lidell, va donner son nom à la compagnie créée cette même année. En 2020, il décide de reprendre l’une de ses toutes premières créations « Dis Oui » (d’après « mono-logue sans titre » de Daniel Keene), en version anglaise et créole.
Cette même année, après une série de créations ancrées dans des univers destinés à des spectateur.trices adultes averti.e.s, il ressent la nécessité de s’adresser au jeune public et crée « La pluie pleure », pièce co-écrite avec l’auteur Philippe Gauthier.

Afin de vous donner un aperçu de leurs démarches artistiques, les artistes au long court ont répondu à la question suivante : Quelle est la place de la fiction, de l'imaginaire dans votre travail, et dans votre vie ?

Dans mon travail l’imaginaire ou plutôt « l’image », est souvent le moteur créatif. Ainsi, le projet RING (performance mêlant boxe et théâtre ), dont la sortie se fera au CDN de Thionville au premier semestre 2026, va se construire à partir d’un paysage scénographique : Au centre du plateau, un ring de boxe sur lequel évoluent deux boxeurs-acteurs, un piano à queue posé à
jardin et joué par un personnage « arbitre » : chemise banche et noire rayée, noeud papillon et gants de latex noir. L’écriture du texte et du spectacle va ensuite se déplier en partant de cette
première image-intuition. Dans ma vie, certaines « fictions » de mes pair.e.s que j’admire sont des repères essentiels qui m’accompagnent et m’encouragent à créer au sein de ma compagnie « Qu’avez vous fait de mabonté ? » … dont le nom est une répliqueempruntée à une pièce de l’immense Angélica Lidell.