Le NEST et le projet d'Alexandra Tobelaim
Depuis sa prise de fonction à la direction du CDN en janvier 2020, Alexandra Tobelaim met en place un projet artistique en porosité avec la ville et ses habitants. Il mobilise les artistes et les artisans d’un théâtre vivant, déclinant les propositions dans les murs du théâtre et en dehors, cherchant des opportunités de rencontres sur son territoire.
En juillet 2024, le NEST quittera provisoirement les berges de Moselle pour 4 années, le temps de la construction d’un nouveau théâtre, et commencera son itinérance sur le territoire mosellan, grâce au soutien de villes et structures partenaires. Le quotidien du NEST est pensé comme un nid dans lequel les artistes résident, échangent, construisent, répètent, créent et se forment. Une place privilégiée est également donnée à l’écriture théâtrale contemporaine avec le compagnonnage d’un·e auteur·trice chaque saison. De septembre à juin, plusieurs temps forts sont proposés aux publics : les marchés de saison, qui mêlent producteurs et artistes du vivant, les dimanches en famille, qui s’adressent autant aux petits curieux qu’à leurs parents, et la Semaine Extra, un festival rêvé par et pour les adolescents.
Au fil des mois, ces aventures et expériences collectives inventent les conditions d’une relation simple et conviviale au spectacle vivant. Implanté au cœur de l’Europe, l’esprit d’ouverture du NEST se développe également à la faveur de coopérations étroites avec les artistes et théâtres des 3 pays voisins : Luxembourg, Belgique et Allemagne.
Évolution indispensable à la création de spectacles de renommées nationales et internationales, un nouveau bâtiment verra le jour dans les prochaines années sur les rives de la Moselle.
CDN de Thionville-Grand Est
Le NEST a le label de Centre dramatique national. Un CDN est une institution missionnée et subventionnée par le ministère de la Culture pour la production de spectacles, l’accompagnement d’artistes professionnels et émergents, et le développement des publics.
Décentralisation théâtrale
Après la deuxième guerre mondiale, la construction progressive d'une politique théâtrale accompagne la reconstruction du pays tout entier. C’est à partir de 1946 en effet que se développe un vaste mouvement de décentralisation dramatique qui préfigure l'organisation décentralisée de la République et anticipe la création du ministère des affaires culturelles en 1959. Dès la création du ministère des affaires culturelles en 1959, André Malraux poursuit l'engagement initié avant lui en faveur du théâtre. Il consolide les budgets des deux théâtres nationaux existant, crée le troisième en détachant de la Comédie Française l'Odéon, baptisé Théâtre de France dont la direction est confiée à Jean-Louis Barrault, et décide de l'évolution de ces théâtres en établissements publics.
Malraux poursuit également la décentralisation dramatique, en suscitant la création de nouveaux Centres dramatiques nationaux (CDN) à partir de 1961, et contribue à l'émergence de troupes subventionnées. Enfin, le théâtre privé est également soutenu avec la création en 1964 du fonds de soutien au théâtre privé. Avec la création des maisons de la culture se constitue un réseau qui rencontre celui, préexistant, des CDN.
Les missions
Le CDN est une structure dirigée par un ou plusieurs artistes directement concernés par l’art dramatique. Il lui est confié une mission d'intérêt public de création dramatique, dans le cadre d'une politique nationale de développement de l'art du théâtre.
Les centres dramatiques sont des outils majeurs et structurants pour la fabrication et la production du théâtre, dans un esprit d’ouverture et de partage, notamment par l’accueil d’artistes en résidence. Les missions des CDN s’organisent autour de la création et du rayonnement des œuvres du (de la) directeur(trice) et/ou autour de l'élargissement du répertoire défendu par le centre. Ce sont des lieux de référence régionale et nationale où peuvent se rencontrer et s’articuler toutes les dimensions du théâtre : la recherche, l’écriture, la création, la diffusion, la formation.
Ce sont des lieux privilégiés d’accès des publics au théâtre dans la diversité et l’actualité de ses esthétiques. Ils font vivre les œuvres du patrimoine, contribuent à la création d’un répertoire contemporain et participent à l’expérimentation de nouvelles formes scéniques. Ils doivent constituer un point d’ancrage pour l’art théâtral sur leur aire d’implantation, créer une dynamique territoriale, fédérer les énergies, faire naître et accompagner des projets. Le projet du (de la) directeur(trice) doit en outre permettre l’ouverture à d’autres disciplines.