On vous emmène : La grande et fabuleuse histoire du commerce

Ouvriers du commerce. Dans ce métier la meilleure façon de mentir c’est d’être sincère. Le bon vendeur doit faire avec le meilleur en lui, avec ce qu’il est lui, lui en vérité. La meilleure technique est de parvenir à être authentiquement soi-même. Pour être efficace il faut y croire, quel que soit le produit à vendre. Dans ce métier fondé sur la relation, s’il y a un truc c’est celui de réussir à séduire et convaincre avec sincérité, construire du vrai, de l’authentique pour convaincre. Ce paradoxe que connaît l’acteur devient chez le vendeur une malédiction : à la différence de l’acteur qui peut repérer les limites entre plateau et vie réelle, le vendeur risque de se perdre sur des frontières faussées entre job et vraie vie. Un jour l’ouvrier du commerce oublie de retirer son masque après la représentation. Sa pensée a épousé les nécessités et la logique de son activité. Il ne sait plus faire la part entre artifice et vérité. Sa relation à autrui en est altérée en même temps que se perd sa faculté à faire confiance à l’autre qu’il a autrefois manipulé.

Appuyé sur une solide recherche documentaire le spectacle est construit sous forme de diptyque : deux périodes, deux histoires.